Les causes et effets du report

Les causes et effets du report  

[novembre 2012]

En juin 1967, l’exposition était initialement prévue pour être inaugurée en avril, puis mars 1968. Confronté à différentes difficultés financières (les sponsors Bell Telecom et Xerox ayant décliné leur soutien) et en l’absence de réponses de certains artistes invités (Carl Andre, Dan Flavin, Donald Judd…) Jan van der Marck a décidé de reporter l’exposition qui avait été semble-t-il annoncée publiquement de manière suffisamment efficace pour que de nombreuses personnes demandent le catalogue et commentent l’exposition dans la presse. Selon Marck, l’intérêt suscité pour l’idée d’« Art by Telephone était devenu tel qu’elle serait devenue la plus célèbre non-exposition du musée ».

Ce décalage eut des effets néfastes, Walter de Maria, a présenté son travail dans l’exposition Quand les attitudes deviennent formes dont la date, mars 1969, était antérieure à celle d’Art by Telephone. Robert Breer n’a jamais donné suite après avoir accepté de participer… Mais ce report eut aussi, d’après Marck, des effets bénéfiques. Dans l’une des versions du texte de présentation adressée au board du musée le 21 mai 1969, Marck met en valeur l’avantage d’avoir dû reporter la date de l’exposition d’une année. Selon lui, en un an et demi, la quantité d’artistes conceptuels capable de participer à une telle exposition aurait augmenté. « Nous avons aujourd’hui une abondance d’artistes établis qui s’expriment dans des styles minimales, anti-forme, environnementaux, purement mécaniques ou fondés sur le langage. » Alors qu’il prévoyait moins de vingt artistes capables de participer en 1967, la version de 1969 en compte 37.

Sébastien Pluot